Journalisme & égalite de genre

06. La relation de genre /

La relation homme-femme dans le monde révèle une inégalité flagrante. Les femmes qui représentent plus de trois milliards six cent mille (3,6 milliards), travaillent deux fois et demi plus que les hommes dans les tâches domestiques, occupent 75% des emplois précaires et 24% d’inégalités de salaires. Les chiffres montrent une disparité sociologique entre les sexes. La répartition des richesses et ressources entre hommes et femmes est basée sur un lien de pouvoir.

Les femmes désavantagées

Le genre est un terme relationnel. Il fait non seulement référence aux femmes et hommes, mais aussi à leurs relations.

Les relations de genre sont en lien étroit avec les différents modes de définition des droits par une société, des responsabilités et des identités des femmes et des hommes dans leurs relations.

Les femmes et les hommes interagissent dans toutes les sphères de la vie ; dans le domaine privé (famille, mariage, etc.) aussi bien que dans le domaine public (vie politique, marché du travail, etc.).

De ce fait, les relations de genre sont inévitables. On peut donc dire que toutes les relations sociales comportent une dimension de genre parce qu’elles sont définies par l’identité de genre des personnes concernées, femmes et hommes.

Même s’il est vrai que les relations sociales peuvent être également influencées par plusieurs autres facteurs comme l’âge, la classe sociale, la religion, c’est la composante de genre qui met en exergue un pouvoir structurant chaque relation.

Le pouvoir, présent dans toutes les pratiques sociales est souvent au désavantage des femmes.

Les relations de genre sont donc des relations de pouvoir

Elles sont évidentes, par exemple, dans la manière dont les ressources naturelles, économiques, politiques sont distribuées entre les femmes et les hommes. L’accès des femmes à ces ressources est plus limité, ce qui diminue leur pouvoir de négociation, de leur position au sein de leur ménage, de la communauté, du marché du travail et de la vie politique.

On peut avoir par exemple l’impression que dans la sphère privée, la relation parent/enfant est de prime abord neutre de genre. Mais manifestement les obligations qu’une fille a envers ses parents peuvent largement différer de celles de son frère.

De même, dans la sphère publique, les attitudes des employeurs envers les employés peuvent varier grandement selon qu’il s’agit des hommes ou des femmes.

Les relations de genre se réfèrent donc à la condition et à la position des femmes. La condition a trait à l’état matériel dans lequel les femmes vivent, tandis que leur position porte sur leur situation sociale et la reconnaissance de leurs statuts.

Les relations de genre sont donc marquées par des inégalités

Socialement construits, les rôles sociaux et les stéréotypes concernant les femmes et les hommes sont souvent institutionnalisés, intégrés dans les mentalités et les cultures, véhiculés par la famille, l’éducation, les institutions.

Ils se caractérisent, partout dans le monde, par des inégalités en très grande majorité au détriment des femmes. En particulier, les hommes sont dominants en matière de pouvoir et de prise de décision au niveau politique et économique.

Si d’importants progrès sont à l’œuvre depuis plusieurs décennies, les droits politiques, économiques, sociaux, culturels des femmes et leur autonomie restent l’objet de restrictions dans beaucoup de pays.

La préoccupation concernant l’égalité des sexes est récente. L’accès des femmes à l’espace public, à un travail décent, à un salaire égal, aux responsabilités, à des mandats électifs leur est plus difficile. Elles assument un travail domestique, informel et de lien social non comptabilisé dans les richesses nationales.

L’Indicateur sexo-spécifique du développement humain (l’ISDH) mis en place par les Nations Unies, reflète les disparités sociologiques entre les sexes en termes de potentialités humaines élémentaires et classe 130 pays sur une échelle mondiale.

Les chiffres montrent une disparité sociologique entre les sexes

Les femmes produisent la moitié des aliments que nous consommons mais ne gagnent que 10% du revenu total, elles possèdent moins de 2% des terres, reçoivent moins de 5% des prêts bancaires.

Dans le secteur formel, en moyenne 1 homme sur 8 occupe un poste de haute direction, pour une femme sur 40.

Pour améliorer ces relations de genre il faut tout d’abord les reconnaitre, les identifier pour agir. Il y a en premier lieu :

  • Les besoins pratiques : ils sont liés à la condition des femmes qui viennent des carences matérielles et de l’insatisfaction de leurs besoins basiques, tels que se nourrir, se loger, s’approvisionner en eau, les soins de santé et l’emploi. Ce sont les causes profondes des problèmes des femmes.
  • Les intérêts stratégiques des relations de genre.

Ce sont les besoins particuliers des femmes pour parvenir à l’égalité – ils sont peu visibles – ils sont liés aux relations de pouvoir entre les hommes et les femmes. Pour les satisfaire, il est indispensable d’aboutir à une prise de conscience des inégalités, à un changement dans les modèles d’identités et dans les attitudes de la société.

Ces transformations sont donc accessibles par le biais des changements dans leurs rôles, leurs responsabilités et leurs possibilités de décider au sein de la communauté.

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