Journalisme & égalite de genre

03. Quels sont les concepts liés au genre ?  /

L’univers du genre a engendré de nombreux concepts. Plus qu’un simple lexique renfermant des idées générales, ce sont des notions efficaces qui promeuvent les droits humains. Il est important de les connaître, de mieux les appréhender, afin de mieux les utiliser dans le quotidien.

La répartition des rôles selon le sexe est inventée par nos sociétés

Le concept de genre nous permet de comprendre que la répartition des rôles, des tâches, des obligations est uniquement le résultat de nos pratiques culturelles, sociales et religieuses. C’est quelque chose qui a été inventé, construit par nos sociétés. Ce n’est en aucun cas le résultat de prédispositions biologiques.

Le genre nous aide à appréhender les interactions entre les femmes et les hommes, c’est un formidable outil d’analyse de la société. Il permet également de comprendre d’où viennent les inégalités de genre et comment elles se reproduisent.

Le genre peut être perçu comme un concept complexe parce qu’il prend en considération un large éventail des facteurs sociaux et culturels susceptibles de varier dans le temps et dans l’espace.

Le genre est un concept qui se réfère aux rôles sociaux, aux relations entre hommes et femmes, aux traits de caractère, aux attitudes, aux comportements, aux valeurs, aux responsabilités, aux pouvoir et influence respectifs attribués aux hommes et aux femmes par la société, dans le but du développement.

Des concepts qu’il faut maîtriser 

De quoi parle-t-on quand on parle des concepts liés au genre ?

Retenez bien que le genre se base sur les concepts de l’égalité, de la mixité, et de la parité : ces trois termes désignent à la fois des principes et des objectifs à atteindre. Ils représentent des valeurs qui guident, dirigent et influencent les politiques publiques et éducatives. On peut les résumer en trois catégories : l’égalité des droits, l’égalité des chances et l’égalité des capabilités.

L’égalité des droits  

L’égalité est associée à l’idée de justice et désigne le fait de jouir des mêmes droits.

Le principe d’égalité des droits est inscrit dans les Constitutions de nombreux pays dans le monde, le vôtre certainement. Pour autant, l’égalité de droit ne signifie pas l’égalité de fait car certaines dispositions inégalitaires existent encore dans les lois, un exemple : dans le cadre des lois sur les régimes matrimoniaux, il est interdit aux femmes d’exercer une profession sans l’autorisation de leur mari et à gérer leurs biens propres…

On constate aussi que les femmes ne représentent qu’un faible pourcentage de l’ensemble des ambassadeurs et ambassadrices, des préfet-es et des rectrices et recteurs, et des postes d’encadrement et de direction de la fonction publique d’État. Tandis que les hommes représentent un fort taux des cadres exerçant des fonctions de direction des villes.

Autre exemple : le salaire horaire moyen des femmes est inférieur de 22 % en moyenne à celui des hommes.

Les effets des différences de carrière se font sentir sur le long terme, les femmes perçoivent en moyenne des retraites inférieures à celles des hommes.

Et c’est là que le concept du genre est intervenu depuis les années 80 pour corriger ces inégalités en orientant les politiques publiques dans telle ou telle direction.

L’égalité des chances, une approche légitime de justice et d’égalité   

Bien que le système éducatif soit fondé sur un principe d’égalité, son fonctionnement produit de l’inégalité parce que tous les individus ne peuvent en profiter avec les mêmes opportunités.

La notion d’égalité des chances est de prendre des dispositions pour corriger les éventuelles inégalités que le système engendre, en fournissant davantage d’opportunités à un individu qui y a moins d’accès du fait de sa situation sociale.

Dans une approche de l’égalité fondée sur le principe de la justice qui lui permettront de mener une « vie bonne ».

Accéder aux différentes fonctions dans la société, aux pouvoirs et avantages liés à la fonction, des revenus et richesses et le respect de soi-même.

L’égalité des capabilités  

Elle vise à développer les capabilités des individus, c’est-à-dire leurs capacités et leur liberté à utiliser les biens disponibles pour choisir leur propre mode de vie.

La question n’est pas seulement de donner aux individus l’égale possibilité d’accès à des biens ; il s’agit également de développer leurs capacités à déterminer et à combiner ce dont ils estiment avoir besoin pour réaliser ce qu’ils et elles souhaitent.

Retenez encore quelques mots sur la mixité et la parité qui sous tendent les concepts du genre.

La parité renvoie à l’idée d’égalité numérique de répartition. Le terme s’applique surtout aux assemblées et aux conseils.

On pourra considérer qu’il y a mixité s’il y a parité (50/50), tout comme on parlera de mixité dès lors que l’écart de répartition femmes/hommes n’excède pas un certain seuil.

Le sexisme désigne l’ensemble des préjugés, des convictions ou des discriminations reposant sur le sexe pouvant comprendre la croyance qu’un sexe serait supérieur à l’autre.

Dans sa forme extrême, le sexisme peut encourager le harcèlement sexuel, le viol ou toute autre forme de violence sexuelle.

Le terme « sexospécificité » se rapporte aux rôles, aux comportements, aux activités et aux attributs sociaux qu’une société donnée considère comme appropriés pour les hommes et pour les femmes.

La discrimination est « une action de séparer, de distinguer des individus ou des groupes selon des critères sociaux particuliers ».

Discrimination positive : le fait de favoriser certains groupes de personnes victimes de discrimination systématique de façon temporaire en vue de rétablir l’égalité des chances.

L’empowerment est le processus par lequel un individu, une communauté, une association, etc. prend le contrôle des événements qui le ou la concerne. Il fait référence au pouvoir que l’individu peut avoir sur sa propre vie, au développement de son identité ainsi que son lien au collectif.

Il traduit le pouvoir d’agir, de faire des choix pour transformer sa vie et celle des autres.

Il implique 4 pouvoirs : le pouvoir intérieur, le pouvoir de,le pouvoir sur et le pouvoir avec.

Socialisation : c’est ce qui permet de présenter aux enfants des valeurs sociales ainsi que des exemples de comportement et de rôle socialement accepté en fonction du sexe. Nous imitons les comportements appropriés pour devenir en quelque sorte des membres acceptables de la société.

Le harcèlement sexuel inclut tout comportement non désiré à connotation sexuelle s’exprimant physiquement, verbalement ou non verbalement, ou tout autre comportement fondé sur le sexe, ayant pour effet de porter atteinte à la dignité de femmes et d’hommes, qui n’est pas bienvenu, déraisonnable et offense la personne.

Le harcèlement moral se caractérise par une succession d’actes, de paroles, ou de gestes malveillants de nature à ébranler la santé (physique et mentale) de l’individu, et aussi sa dignité.

Il a plusieurs formes ou visages et son but consiste à exclure, voire à anéantir sa victime en la déconsidérant aux yeux de son entourage, et en la discréditant dans son job ou ses activités. De plus, le harcèlement au travail reconnu par la loi, n’est pas exclusivement descendant – un chef envers un salarié –, il est aussi ascendant – un salarié envers un chef – ou même horizontal, entre pairs ou confrères.

Indice d’inégalité de genre (IIG) : indice créé par les Nations Unies destiné à évaluer les différences entre les sexes dans la distribution des progrès et à estimer la perte de développement humain due aux écarts de traitement entre homme et femme. Il fait partie des indices de développement humain. Il est estimé selon 3 dimensions : la santé reproductive des femmes, leur autonomisation et le marché du travail. Il permet d’estimer les pays dans lesquels les femmes sont plus ou moins désavantagées. Sa valeur est comprise entre 0 et 1, plus la valeur est élevée plus le pays est inégalitaire entre hommes et femmes.

Il fait parti des indices de développement humain.

Indice de développement humain :  un indice statistique pour évaluer le taux de développement humain des pays du monde. Il se fonde sur 3 critères : le PIB par habitant, l’espérance de vie à la naissance et le niveau d’éducation des enfants de 17 ans et plus.

« Meurtre par le partenaire intime » :  nouvelle désignation juridique du « crime passionnel. »

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