Journalisme & égalite de genre
07. Qu’est-ce que l’égalité et l’équité des genres ? /
Bâtir une société juste demande de mettre en pratique les principes de justice et d’égalité pour la réalisation et l’atteinte d’un développement humain durable. Parmi ces principes, on distingue l’équité qui se repose sur la volonté de comprendre les gens et de leur donner ce dont ils ont besoin pour s’épanouir. L’égalité, se repose sur la volonté d’offrir la même chose à tous les gens pour qu’ils puissent vivre des vies saines.
Le sexe ne doit pas déterminer le droit
L’égalité de genre est l’état dans lequel l’accès aux droits ou aux opportunités n’est pas affecté par l’identité sexuelle, l’expression sexuelle ou l’orientation sexuelle.
L’égalité des genres est donc un concept difficile et souvent contesté.
Une définition simple d’égalité est l’idée du traitement et du respect égal. Sur le plan juridique, cela revient à dire que l’égalité est le principe que tous les citoyens ont les mêmes droits. Il cherche à donner les mêmes conditions pour les femmes et les hommes à accéder aux ressources et aux opportunités ainsi que le contrôle de ces ressources et opportunités.
L’égalité est donc à la fois une fin, un objectif à atteindre et les moyens déployés pour que des personnes bénéficient d’un traitement égal sous le régime de la loi et des chances égales de jouir de leurs droits.
Ces droits, doivent leur permettre de cultiver leurs talents, leurs aptitudes, de sorte qu’elles puissent participer au développement politique, économique, social et culturel de leur pays et goûter de ses fruits.
L’égalité est un droit fondamental de la personne humaine, quelque soit son sexe et son orientation sexuelle, et quelles que soient les différences entre les personnes.
Les États se sont engagés à garantir cette égalité en adoptant en 1948 la Déclaration universelle des droits de l’Homme. Celle-ci dispose dans sont article premier que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits.
L’égalité (de droits) ne mène pas automatiquement à une égalité de facto (de fait) – d’où la nécessité de créer des démarches d’équité.
Lorsqu’on parle d’objectif d’égalité, cela veut dire que l’on met en œuvre des politiques en faveur de « l’égalité des chances » entre les femmes et les hommes.
Plus de chance, plus d’égalité
L’égalité des chances doit permettre aux femmes et aux hommes de bénéficier des mêmes conditions pour avoir un accès égal aux mêmes ressources dans la vie quotidienne, au niveau familial, sur le marché de l’emploi, au niveau des responsabilités politiques, etc.
Lorsqu’on dit « plus que de chance », il faut comprendre par cette notion, l’égalité des « opportunités ». L’égalité professionnelle par exemple est le fait pour les femmes et les hommes d’avoir les mêmes droits et avantages en matière d’accès à l’emploi, d’accès à la formation professionnelle, de qualification, de classification, de promotion et de conditions de travail. Ainsi l’égalité de rémunération entre les femmes et les hommes est obligatoire pour un même travail ou un travail de valeur égale.
La démarche d’équité vise à corriger des inégalités de départ pour arriver à l’équivalence des chances ou les opportunités entre femmes et hommes, en tenant compte de leurs besoins et intérêts spécifiques.
Par exemple : on peut mettre en place des mesures temporaires pour redistribuer le pouvoir de façon plus équitable jusqu’à ce que l’égalité soit atteinte : c’est ce qu’on appelle la « discrimination positive». Elle est autorisée par la Convention internationale pour l’élimination des discriminations envers les femmes, et ceci impose des quotas obligatoires pour favoriser un groupe de population désavantagé…
Les quotas ou diverses mesures spéciales temporaires ont fait la preuve de leur efficacité : les femmes occupent aujourd’hui en moyenne près de 30% des sièges parlementaires dans les pays qui ont appliqué des quotas électoraux, contre 14,7% dans les pays sans quotas.
Avec cette politique de quotas 48,8% de femmes sont élues à l’Assemblée nationale rwandaise. Le Rwanda est désormais le pays qui s’approche le plus de la parité hommes/femmes en politique et dépasse désormais la Suède, pays qui comptait le plus grand pourcentage d’élues soit 45%.
Une injustice apparente pour rétablir la justice
L’équité de genre transmet une notion de justice, c’est-à-dire de pouvoir donner à chacun ce qui lui appartient, en considérant les conditions et caractéristiques de chaque genre. C’est donc un processus qui instaure une plus grande justice entre les femmes et les hommes et qui cherche à assurer que les femmes, hommes, garçons et filles participent au processus du développement en prenant compte de leurs spécificités.
L’équité est en relation avec l’égalité des résultats et des bénéfices pour les hommes et les femmes.
L’équité fait partie des démarches à mettre en œuvre pour atteindre l’objectif d’égalité des femmes et des hommes.
« L’égalité de genre » est le fait de fournir aux femmes et aux hommes les mêmes droits, opportunités, ressources dans tous les domaines.
« L’équité de genre » est le fait d’avoir un traitement différencié entre femmes et hommes pour corriger des inégalités de départ et atteindre « l’égalité ».
En visant l’amélioration de situations concrètes, la démarche d’équité ne remet pas forcément en cause les fondements d’un système inégalitaire.
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