Journalisme & égalite de genre

05. Les rôles de genre /

Pour déconstruire les stéréotypes à l’origine des inégalités homme-femme, il faut comprendre comment ils se forgent, se mettent en place et se transmettent. Le rôle de genre nous permet d’identifier comment les sociétés, les institutions ont attribué aux femmes sur la base de leur sexe, des rôles dits reproductifs liés aux tâches domestiques et aux hommes des rôles productifs qui génèrent des revenus

Qu’attend-on des femmes et des hommes ? 

Qu’est ce que cela veut dire de prendre en compte les différents rôles sociaux des hommes et des femmes, parce que c’est cela qu’on appelle le rôle de genre.

Sur la base de ses différences biologiques, toutes les sociétés du monde, au travers de leurs coutumes, traditions, religions… attribuent aux femmes et aux hommes des rôles différents.

Les rôles de genre font référence aux activités attribuées aux femmes et aux hommes en fonction de ce qui est perçu comme différences entre hommes et femmes. Ils sont socialement déterminés, influencés par des facteurs sociaux, culturels et environnementaux caractérisant une certaine société, communauté ou période historique.

L’approche de genre consiste à identifier les rôles sociaux associés aux femmes et aux hommes dans une société donnée, que ces rôles sont le fruit de nos normes sociales mais aussi de stéréotypes de genre qui peuvent être questionnés.

Les rôles de genre tendent à instaurer des frontières entre ce qui est perçu comme approprié pour les femmes et les hommes dans la société, d’un point de vue des domaines publics. 

On distingue principalement quatre rôles que sont :

– Le rôle de reproduction (domestique): les activités qu’on fait pour le bien-être de la famille sans rémunération.

L’activité reproductive, ce sont les activités qui sont à la base du développement économique et productif des sociétés :

Les soins aux enfants, la garde des enfants, les tâches domestiques (nettoyages, bricolage,

réparations…). L’alimentation (achat, préparation des repas…).

Les activités liées à la santé.

L’activité productive, le rôle de production : les activités que l’on mène pour générer les revenus ; ce sont les activités économiques, rémunératrices, génératrices de revenus :

Activité salariée ou indépendante et les activités informelles.

L’activité communautaire et le rôle communautaire : les activités que l’on fait pour le bien-être de la communautaire.

Ce sont les activités et contributions bénévoles à la vie sociale et communautaire : cela comprend le bénévolat associatif, les activités culturelles, les fêtes et les rites, les soins aux personnes âgées, l’entretien de l’environnement… 

L’activité politique ou décisionnelle :

Au sens large, c’est l’exercice du pouvoir et de la participation à la prise de décision à tous les niveaux. Niveau politique (international, sous-régional, national, local). Niveau associatif et autres responsabilités sociétales. Niveau interne à la communauté ou à la famille.

Les femmes sont plus à l’intérieur, les hommes plus à l’extérieur

Ce qui ressort de ces rôles, est que les femmes assument l’essentiel des activités reproductives dans la plupart des pays du monde, même en ayant une activité professionnelle ou de production informelle (rôle productif), les femmes assument les tâches domestiques et ménagères (rôle reproductif).

Ces tâches sociales de reproduction sont nécessaires pour permettre le rôle de production qui sans elles s’effondrerait très rapidement mais elles restent invisibles, elles ne sont pas comptabilisées dans les richesses nationales (Produit intérieur brut) et sont généralement dévalorisées.

Ainsi, en moyenne, les femmes consacrent près de 3h30 par jour aux tâches domestiques contre moins de 2 heures pour les hommes. Si l’on tient compte de l’ensemble des tâches, les femmes assument les ¾ des heures de travail dans le monde.

Par contre, les femmes sont beaucoup moins représentées dans les activités politiques et les processus décisionnels, où elles occupent généralement des postes moins élevés. Dans la sphère des activités productives, elles occupent des postes moins élevés et, à compétences et responsabilités égales, elles ont, partout dans le monde, une moindre rémunération.

Pour parvenir à corriger les inégalités entre hommes et femmes dans le cadre d’une stratégie prenant en compte le genre, il est nécessaire de faire en sorte que les changements, les évolutions sociales s’effectuent en même temps en s’articulant à deux niveaux : l’accès et le contrôle.

Premier niveau : satisfaire des besoins pratiques des femmes à court terme :

Ces besoins pratiques sont l’amélioration des conditions de vie en matière d’accès à des soins de santé, à l’habitat, à la mobilité, aux ressources naturelles, aux revenus, à la garde des enfants…

Deuxième niveau : le contrôle. Viser leurs intérêts stratégiques à plus long terme. Ces intérêts stratégiques sont la progression en matière de statut social et d’égalité : gestion du patrimoine, héritage, contrôle de ressources, les avancées en matière de droits individuels, la participation aux décisions, etc.

Les avancées dans la satisfaction des besoins stratégiques des femmes (égalité de salaires, réduction des violences, représentation politique…) sont de nature à réduire les inégalités.

En résumé 

Ainsi, traditionnellement, on attribue plutôt aux femmes les tâches dites reproductives : tâches domestiques, soins et éducation des enfants et des autres personnes de la famille. Tandis que l’on attribue traditionnellement aux hommes plutôt les tâches dites productives : ils sont en charge de subvenir aux besoins financiers du foyer, par le travail et s’occupent des affaires publiques au sein des espaces politiques et citoyens.

Aujourd’hui une majorité des femmes travaillent et subviennent aux besoins de leurs familles, et de plus en plus de femmes s’engagent dans la sphère politique et décisionnelle. Partout dans le monde, les stéréotypes sont de plus en plus questionnés et remis en cause. Ceci montre bien que les rôles ne sont pas figés et qu’ils se modifient avec le temps et le développement des sociétés et non en fonction de facteurs biologiques et innés.

En résumé, le concept de genre nous permet de comprendre que la répartition des rôles, des tâches, des obligations est uniquement le résultat de nos pratiques culturelles, sociales et religieuses. C’est quelque chose qui a été inventé, construit par nos sociétés. Ce n’est en aucun cas le résultat de prédispositions biologiques.

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