Journalisme & égalite de genre

02. Que signifie le mot genre ? /

Le Genre, différent du sexe, est apparu dans les années 80 aux États Unis. Il met en évidence que les rapports entre femmes et hommes sont les fruits d’une construction sociale, historique, culturelle, symbolique. Ils ne sont pas naturels. Ils varient considérablement d’une société, d’une culture et d’une époque à l’autre.

Le genre est une approche sociologique

Il permet de comprendre comment la société, à partir du sexe biologique, attribue aux hommes et aux femmes des rôles, des normes et obligations différents, créant ainsi une hiérarchie et des inégalités.

Emprunté au vocabulaire psychologique et médical par la sociologie, le terme va gagner d’autres disciplines comme l’histoire, l’anthropologie, les sciences politiques, la philosophie avant de devenir un outil d’analyse des rapports de domination entre les hommes et les femmes.

Ne pas confondre Genre, différent du sexe ! 

Genre est utilisé dans un sens différent de la grammaire et de la biologie. Il est différent du genre féminin, genre masculin que l’on trouve souvent sur les documents administratifs.

Le Genre dont il est question est une construction sociale des identités de l’homme et de la femme définit par le rôle assigné à chacun dans la société. Par exemple on pense que l’homme doit être fort et la femme doit être douce. C’est ça qu’on appelle le processus de socialisation.

Les origines du concept genre

Il faut savoir que Genre est la transposition de l’anglais « Gender». Il vient d’une discipline universitaire appelée « genderstudies », l’étude des genres, qui est née aux Etats-Unis dans les années 70 dans les milieux de la recherche autour des rapports Hommes/Femmes. C’est le psychanalyste Robert Stoller qui popularise cette notion en 1968.

Il faut remarquer que depuis quelques années on ne parle plus de condition féminine ni de droits de la femme mais des droits des femmes, d’égalité de Genre… mais cela ne veut pas dire que les hommes et les femmes vont devenir identiques. Non ! Cela veut simplement dire que leurs droits, leurs responsabilités et leurs chances ne dépendront plus du fait d’être né de l’un ou l’autre sexe.

Le genre ne relève pas de la biologie

Le genre met en évidence que les rapports entre femmes et hommes sont les fruits d’une construction sociale, ils ne sont pas naturels. Et c’est là que le Genre nous apporte la bonne nouvelle : les différences systématiques entre femmes et hommes ne sont pas le produit d’une vérité immuable inchangeable liée à la biologie ! 

La perception du féminin ou du masculin ainsi que les valeurs qui leur sont attachées sont en effet des constructions sociales, historiques, culturelles, symboliques. N’étant ni naturelles, ni innées, ces constructions sont variables et évolutives. Elles sont acquises et varient considérablement d’une société, d’une culture et d’une époque à l’autre.

Le genre n’évoque ni la parité ni la mixité…

C’est un processus relationnel. Qu’est-ce que cela veut dire ? Cela veut dire qu’on ne peut parler de ce qui relève du féminin sans le masculin et vice versa.

Ce qui signifie qu’on ne peut pas se focaliser sur l’un ou l’autre groupe.

Le Genre est politique, parce que le genre en arrière-plan révèle un rapport de pouvoir.

Nous venons de vous dire que le genre est un processus relationnel n’est-ce pas ?

Attention… il ne s’agit pas d’une relation symétrique et équilibrée ; il faut donc appréhender les relations sociales entre les sexes comme un rapport de pouvoir qui se trouvent à l’intersection de plusieurs rapports de pouvoir régit par les catégories de classe, d’ethnie, la catégorie d’âge, du statut politique, etc. À tout ceci on peut ajouter des facteurs comme l’éducation, les lois et dispositifs juridiques, les évolutions technologiques, les politiques économiques, le marché du travail, les crises alimentaires, guerres… etc.

Il est important de savoir que le Genre n’est pas seulement lié aux affaires sociales, la santé…

Il se retrouve dans tous les secteurs : gouvernance, droits humains, négociations internationales, économie, infrastructures, techniques, environnement, recherche…

Retenez que l’intérêt de l’approche genre est double. Elle constitue un outil d’analyse et un instrument de changement social. Elle permet de prendre en compte le caractère socialement construit des catégories hommes/femmes et d’intégrer les rapports de pouvoir.

En tant qu’instrument de changement social, l’approche genre reconnaît l’interaction complexe des aspects sociaux, économiques, politiques et idéologiques et ne traite pas l’intégration des femmes au développement d’une manière séparée.

Il y a une définition qui peut vous aider à mieux saisir la notion Genre c’est celle de l’anthropologue française Nicole Claude Mathieu : 

Le genre… ajoute plutôt que ne soustrait.

À retenir : Le sexe est biologique, le genre culturel.  

Le sexe est biologique et renvoie aux différences physiologiques entre les femmes et les hommes.

Le genre est une approche sociologique. Il permet de comprendre comment la société, à partir du sexe biologique, attribue aux hommes et aux femmes des rôles, des normes et obligations différents, créant ainsi une hiérarchie et des inégalités.

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