Journalisme & santé

05. Le cancer à travers le monde /

En 2018, 18,1 millions de personnes dans le monde vivaient avec un cancer et 9,6 millions sont décédées des suites de la maladie.

D’ici 2040, ces chiffres doubleront presque, avec une plus forte augmentation dans les pays à revenus faibles et intermédiaires, où se produiront plus des deux tiers des cancers dans le monde.

Selon l’OMS, le cancer est la cause d’environ 30% de tous les décès prématurés dus aux maladies non transmissibles chez les adultes âgés de 30 à 69 ans.

Le cancer le plus fréquemment diagnostiqué est le cancer du poumon (11,6% de tous les cas), suivi des cancers du sein chez la femme (11,6%) et enfin le cancer colorectal (10,2%). Le cancer du poumon est la principale cause de décès par cancer (18,4% de tous les décès), suivi des cancers colorectaux (9,2%) et de l’estomac (8,2%).

Le type de cancer le plus courant varie selon les pays. Certains cancers, tels que le cancer du col de l’utérus et le sarcome de Kapos, qui est un cancer causé par une infection par le virus de l’herpès, sont beaucoup plus fréquents dans les pays à faibles revenus comme l’Afrique de l’Ouest que dans les pays à IDH élevé.

L’inégalité d’accès à un traitement efficace se reflète dans les taux de létalité beaucoup plus élevés dans les pays à faible IDH, résultat d’un diagnostic à des stades ultérieurs et d’un manque de traitement.

Aujourd’hui, nous devons revoir nos idées reçues sur le cancer. Jusqu’à présent, il était vu comme une « maladie de riches ». Mais, désormais, 70% des décès par cancer surviennent dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires.

La question du cancer soulève plusieurs problématiques dont :

  • La prévention – le tabac et l’alcool restent des causes majeures de cancer. Le cancer du poumon est aujourd’hui devenu un fléau mondial.
  • La détection précoce et le dépistage : le recours aux tests de dépistage du cancer colorectal ou du cancer du col de l’utérus sont un enjeu majeur à travers le monde et notamment dans les pays pauvres où l’accès à ces tests reste limité.
  • Les traitements. De la même manière, l’accès aux techniques de chirurgie, de chimiothérapie ou de radiothérapie reste précaire dans de nombreux pays, induisant une forte mortalité.
  • Les soins palliatifs : Dans la majeure partie du monde, la plupart des cancéreux présentent des stades avancés de la maladie lorsqu’ils sont vus pour la première fois par un professionnel médical. Pour eux, la seule option thérapeutique réaliste consiste à soulager la douleur et à prodiguer des soins palliatifs.

Partons pour la Chine où le cancer du poumon connaît une croissance féroce et devient une catastrophe sanitaire majeure. Pollution, malbouffe et surtout tabac représentent en effet de véritables fléaux. Près de 50% des hommes continuent de fumer et le taux de tabagisme chez les adolescents et les jeunes adultes continue à augmenter. Dans ce pays, une approche psychosociale de la prévention reste à développer en lieu et place de mesures contraignantes.

Direction maintenant l’Afrique Subsaharienne où les principales victimes sont les femmes de 45 à 55 ans qui décèdent de cancers pourtant bien soignés ailleurs : cancer du sein et du col de l’utérus. En cause ? D’une part des facteurs de risques importants liés aux déversements de déchets toxiques et d’un faible taux de vaccination contre le HPV.  D’autres part, des diagnostics tardifs qui laissent peu de chance à la rémission. L’explication n’est pas très difficile à trouver : absence d’infrastructures, de personnels de santé qualifiés en assez grand nombre, coût élevé des traitements et manque d’information.

Terminons notre rapide tour d’horizon par le Moyen-Orient. Dans ces pays majoritairement musulmans, il existe une culture de la honte et du silence autour de cette maladie qui reste un véritable tabou. Les femmes ont particulièrement peur des conséquences éventuelles d’une ablation du sein – en particulier que leur mari les quitte. De nombreuses malades s’isolent, souffrent en silence, certaines n’informent même pas leur famille. Le taux de mortalité y est autrement plus élevé que dans d’autres pays à niveau de qualité de vie identique. Grâce aux campagnes de sensibilisation comme le Pink Hijab Day, les femmes commencent aussi lentement mais sûrement à briser le silence sur la question.

Le cancer est un sujet sensible dont la prévention et le dépistage doivent se faire dans le respect des particularités culturelles de chacun.

Un projet porté par CFI en partenariat avec France Médias Monde

Logos CFI et France Médias Monde