Journalisme & santé

03. Les mesures de prévention face à la Covid19 /

Le sujet santé qui a marqué l’actualité 2020 est la pandémie de coronavirus. Elle a mis le journaliste santé sur le devant de la scène et a montré l’importance d’être bien formé au sujet que l’on traite.

Partout dans le monde, les journalistes santé ont été mobilisés pour traiter différentes thématiques en lien avec la Covid-19 et notamment la prévention.

Celle-ci est particulièrement mise en avant dans les pays les plus pauvres pour qui la nécessité de prendre en charge un grand nombre de malades serait une catastrophe.

Alors que des virologues et des épidémiologues s’inquiètent déjà de nouvelles pandémies consécutives notamment dues au réchauffement climatique et à la perte de la biodiversité, la question de la prévention et de la manière dont le journaliste doit l’aborder sera plus que jamais d’actualité dans les prochaines années et la crise de la Covid-19 peut nous servir d’exemple.

Mesures barrières, masques, distanciation sociale, respect du confinement, l’adoption des différentes mesures de prévention est nécessaire pour endiguer le virus à l’échelle locale et internationale. Cependant, ces mesures sont souvent remises en cause tant pour leur efficacité que par la méfiance qu’elles peuvent engendrer.

Au niveau international, ce sont tous les journalistes santé qui ont été mobilisés pour lutter contre les idées reçues et promouvoir, de manière pédagogique, le respect des mesures barrières (se laver régulièrement les mains, éternuer dans son coude, respecter 1m50 de distance entre les personnes), le port du masque, en expliquant la transmission par gouttelettes et aérosols, ou encore l’importance d’éviter les réunions familiales, amicales voire religieuses.

Bien évidemment, les contextes locaux sont déterminants pour moduler ces informations – par exemple, en Chine ou au Japon, le port du masque était déjà la norme quand dans les pays du Levant ou en Afrique, il constitue une nouveauté que chacun a dû s’approprier.

En outre, les journalistes santé ont également dû expliquer le fonctionnement des tests de dépistage et leur utilité ainsi que le principe de traçage des personnes malades et des cas contacts. Enfin, toujours dans le registre de la prévention, ils ont dû faire preuve d’une certaine pédagogie pour faire comprendre l’utilité des mesures de confinement ou de restriction des sorties et des déplacements.

Ainsi, uniquement au chapitre de la prévention de la maladie, ils ont dû explorer et rendre accessibles des disciplines techniques telles que l’épidémiologie, la virologie ou les statistiques tout en s’adaptant aux singularités locales.

Voyageons un peu pour envisager ces spécificités. En Indonésie, d’abord. C’est le pays le plus durement touché par le coronavirus en Asie du Sud-Est avec plus de 220.000 cas et près de 9.000 décès. Malgré cela, le mouvement anti-masques y est particulièrement présent et actif, ce qui représente un énorme problème pour les autorités qui, faute d’un pédagogie adaptée, ont mis en place des mesures radicales pour sanctionner les récalcitrants : les contraindre à creuser les tombes des malades morts de la Covid-19 ou à s’allonger dans un cercueil…

Dans les pays du Levant, le Ramadan est tombé en plein pic épidémique. Une situation difficile à vivre pour tous car c’est une période où il est d’usage de se réunir en famille ou entre amis pour rompre le jeûne. Expliquer l’importance de respecter le confinement lorsque celui-ci était obligatoire mais aussi d’éviter les rassemblements au-delà de la sphère familiale était une véritable gageure d’autant plus importante dans certaines zones déjà fragilisées par des conflits. Il est intéressant de noter que les pays du Levant étaient, eux, particulièrement familiarisés avec le lavage des mains bien avant l’épidémie : 97% des Saoudiens et 94% des Turcs se lavent les mains après avoir été aux toilettes.

Direction l’Afrique, enfin. En juin dernier, l’Afrique de l’Ouest était en train de devenir le second foyer de la pandémie. La seule réponse immédiate était d’ordre préventive – la réponse médicale ne suffisant pas, et se devait de passer par une forte mobilisation communautaire. Le focus a ainsi été mis sur le dépistage, le traçage des « cas contacts » et la surveillance. Les femmes ont été mises au centre de cette stratégie avec un soin particulier à lutter contre les rumeurs, les malentendus, et en œuvrant à la diffusion d’une information fiable sur la maladie, de manière à ce qu’elles n’évitent pas les centres de santé et les maternités par peur d’être infectées.

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