Journalisme & environnement

12. Les postures à adopter pour un journaliste environnemental /

Nous voici quasiment à la fin de notre parcours journalistique. Avant de nous quitter, voyons comment une bonne enquête, qui repose sur plusieurs éléments, ne doit pas se cantonner aux seules dépêches des agences de Presse.

Un terrain bien préparé, c’est donc bien connaître les sujets abordés et les maîtriser. Pour ceux qui se sentent “novices” dans ce domaine, des formations en ligne existent. Politique budgétaire verte, alimentation durable, cours d’introduction en ligne sur le changement climatique ou plans d’action des États pour réduire les émissions de CO2… quel que soit le thème désiré, n’hésitez pas à faire appel aux tutoriels de unccelearn.org. Ce partenariat de plus de 30 organisations multilatérales soutient le partage des connaissances, promeut le développement de matériels d’apprentissage communs sur le changement climatique grâce à la collaboration des agences des Nations Unies et d’autres partenaires.

L’analyse des données disponibles via les sites officiels, les ONG, les Universités et centres de recherches, éventuellement les entreprises, est également indispensable. Donner des chiffres d’une étude c’est bien, mais il faut aller plus loin en les étudiant. D’ailleurs, votre regard sur la littérature et les travaux scientifiques existants – via les revues de référence comme Nature – fera aussi la différence.

Tout comme la prise de contact en amont sur place. Pour cela, il ne faut pas hésiter à se tourner vers des associations de journalistes et des réseaux. Africa 21, par exemple, constitue un réseau de journalistes africains traitant des questions environnementales et climatiques avec le soutien de partenaires en Europe et à travers le continent africain.

C’est ainsi l’occasion d’échanger avec d’autres confrères ou consœurs qui connaissent le sujet ou le terrain. Climate Tracker peut être une piste. Ce réseau international regroupe plus de 10 000 journalistes dans plus de 150 pays. Son objectif est de créer et diffuser des récits innovants sur le changement climatique. Mais aussi d’utiliser de nouvelles techniques de narration. En plus de dispenser des formations en personne dans plus de 30 pays, ils organisent des webinaires en ligne et accordent des bourses de voyage à de jeunes journalistes à travers le monde.

Un reportage de qualité passe aussi par des interviews avec les membres de la société civile, des ONG… Il faut vérifier les faits par de multiples biais. Il faut aussi vérifier les sources. Cela passe bien sûr par les témoignages, mais aussi par les sites de fact checking, les recherches sur Internet…

Je vous recommanderai de ne pas passer à côté d’une analyse des données statistiques existantes. Avoir recours au datajournalisme reste une pratique peu courante dans la profession. Pourtant, elle apporte de nombreux atouts en traitant et en hiérarchisant des données différentes sur des conflits, des catastrophes naturelles… Car la « data » ne doit pas minimiser le rôle du journaliste. Elle doit orienter son enquête, renforcer son analyse et l’objectivité de son enquête.

Enfin, une enquête qui ne laisse pas le lecteur impuissant, c’est aussi une enquête qui va chercher des réponses sur ce qui peut être fait, ce qui a été déjà testé. Pour cela, vous pouvez vous référer aux ressources proposées par le réseau de journalisme de solutions https://www.solutionsjournalism.org/hub et leur Solutions Story Tracker – https://storytracker.solutionsjournalism.org/

Voilà, vous avez désormais toutes les cartes en main pour être attentif et adopter les bonnes postures dans vos futures enquêtes.

Un projet porté par CFI en partenariat avec France Médias Monde

Logos CFI et France Médias Monde